La tuberculose (TBC), bien que moins fréquente qu'autrefois, reste une préoccupation majeure de santé publique. En France, selon Santé Publique France, on estime à environ 4800 le nombre de nouveaux cas déclarés chaque année. Cette maladie infectieuse, causée par la bactérie *Mycobacterium tuberculosis*, se transmet principalement par voie aérienne, lorsqu'une personne atteinte de tuberculose active tousse, éternue ou parle. La détection précoce de l'infection est cruciale pour éviter sa propagation et pour initier un traitement adapté au plus vite. Comprendre le rôle des tests tuberculiniques, et particulièrement leur prise en charge par la Sécurité Sociale, est donc essentiel pour se protéger et protéger les autres. Ces tests sont des outils de dépistage importants pour identifier les personnes infectées, même si elles ne présentent pas encore de symptômes, et la Sécurité Sociale joue un rôle clé dans l'accès à ces tests.
Les tests tuberculiniques, dont le test de Mantoux et les tests IGRA, sont des outils de dépistage essentiels qui permettent de savoir si une personne a été infectée par la bactérie de la tuberculose. Ils sont utilisés pour identifier les personnes à risque de développer la maladie active et pour prévenir sa propagation. En moyenne, le coût d'un test IGRA peut varier de 50 à 80€, une somme non négligeable que la Sécurité Sociale aide à couvrir.
Types de tests tuberculiniques : une vue d'ensemble
Il existe principalement deux types de tests tuberculiniques utilisés en France pour le dépistage de la tuberculose : le test de Mantoux, également appelé intradermo-réaction (IDR), et les tests IGRA (Interferon Gamma Release Assay). Chacun de ces tests a ses spécificités, ses avantages et ses inconvénients, et sont pris en charge par la Sécurité Sociale selon des modalités différentes. Le choix du test le plus approprié dépendra du contexte clinique, des recommandations médicales, et des facteurs de risque du patient.
Test de mantoux (IDR) : L'Incontournable
Le test de Mantoux, pratiqué depuis de nombreuses années, reste un examen de référence pour le dépistage de la tuberculose. Il consiste à injecter une petite quantité de tuberculine, une substance dérivée de la bactérie de la tuberculose, sous la peau de l'avant-bras. Une réaction locale se produit alors, et sa taille (l'induration) est mesurée 48 à 72 heures après l'injection. La lecture de cette induration, c'est-à-dire du gonflement durci de la peau, permet de déterminer si la personne a été infectée par la bactérie. La Sécurité Sociale prend en charge une partie du coût de ce test.
La procédure du test de Mantoux est relativement simple : une infirmière ou un médecin injecte 0,1 ml de tuberculine (5 unités de tuberculine) par voie intradermique, ce qui crée une petite papule. Il est important de marquer le site d'injection avec un stylo afin de faciliter la lecture ultérieure. La personne doit ensuite revenir pour la lecture, au bout de 48 à 72 heures précisément, car la réaction peut évoluer avec le temps. La mesure se fait en millimètres, en tenant compte uniquement de la zone d'induration, et non de la rougeur environnante. Le suivi de ce protocole est crucial pour une interprétation fiable et une prise en charge adaptée.
L'interprétation du test de Mantoux dépend du seuil de positivité, qui varie en fonction des facteurs de risque de la personne testée. Par exemple, chez une personne vivant avec le VIH, une induration de 5 mm ou plus est considérée comme positive. Chez une personne ayant été en contact étroit avec une personne atteinte de tuberculose active, le seuil est de 5 mm également. Chez les personnes ne présentant pas de facteurs de risque particuliers, un seuil de 15 mm est généralement utilisé. Cependant, le médecin traitant est le seul apte à interpréter le résultat en fonction de l'histoire médicale et du contexte de chaque patient, et à déterminer la nécessité d'examens complémentaires et d'une prise en charge par la Sécurité Sociale pour ces examens.
Le test de Mantoux présente des avantages indéniables, notamment son faible coût et sa facilité de réalisation, ce qui en fait un outil accessible, notamment grâce à la prise en charge partielle par la Sécurité Sociale. Cependant, il nécessite deux visites chez un professionnel de santé, ce qui peut être contraignant pour certains. De plus, il peut donner des faux positifs chez les personnes vaccinées par le BCG (Bacille de Calmette-Guérin) ou ayant été exposées à d'autres mycobactéries. Il existe aussi le risque de faux négatifs chez les personnes immunodéprimées, qui peuvent ne pas réagir au test malgré une infection tuberculeuse. Il est important de noter que le vaccin BCG est recommandé pour les enfants de moins de 6 ans vivant en Ile-de-France, en Guyane et à Mayotte.
Tests IGRA (interferon gamma release assay) : la modernisation du dépistage
Les tests IGRA représentent une alternative plus moderne et plus spécifique au test de Mantoux pour le dépistage de la tuberculose. Ils consistent en une analyse sanguine qui mesure la réponse immunitaire de l'organisme à des antigènes spécifiques de la tuberculose. Ces tests détectent la production d'interféron gamma, une cytokine libérée par les cellules immunitaires en présence de la bactérie de la tuberculose. La Sécurité Sociale prend également en charge ces tests, sous certaines conditions.
Il existe plusieurs types de tests IGRA disponibles, les plus couramment utilisés étant le QuantiFERON-TB Gold Plus et le T-SPOT.TB. Chacun de ces tests utilise des antigènes spécifiques pour stimuler les cellules immunitaires et mesurer la quantité d'interféron gamma produite. Le prélèvement sanguin est unique et est envoyé à un laboratoire spécialisé pour analyse. Le patient n'a donc pas besoin de revenir pour une deuxième visite, ce qui représente un avantage considérable par rapport au test de Mantoux. En 2023, environ 20% des tests de dépistage de la tuberculose en France étaient des tests IGRA.
L'interprétation des tests IGRA est qualitative : le résultat est exprimé en positif, négatif ou indéterminé. Un résultat positif indique que la personne a probablement été infectée par la bactérie de la tuberculose. Un résultat négatif suggère l'absence d'infection, mais ne l'exclut pas complètement, notamment chez les personnes immunodéprimées. Un résultat indéterminé peut être dû à des problèmes techniques ou à une réponse immunitaire insuffisante, et nécessite généralement un nouveau test. Il est important de discuter des résultats avec son médecin pour une interprétation personnalisée.
Les tests IGRA présentent plusieurs avantages par rapport au test de Mantoux. Ils sont plus spécifiques et moins susceptibles de donner des faux positifs chez les personnes vaccinées par le BCG. Ils ne nécessitent qu'une seule visite chez le médecin et sont plus faciles à réaliser. Cependant, ils sont plus coûteux et nécessitent un laboratoire spécialisé pour l'analyse. Le coût plus élevé est cependant compensé par une meilleure spécificité et une plus grande commodité pour le patient, et la Sécurité Sociale contribue à rendre ces tests accessibles.
Comparaison des tests : le choix judicieux
Le choix entre le test de Mantoux et les tests IGRA dépend de plusieurs facteurs, notamment le contexte clinique, les antécédents médicaux de la personne testée, et les recommandations des autorités sanitaires. En général, les tests IGRA sont privilégiés chez les personnes vaccinées par le BCG, les personnes immunodéprimées et les personnes ayant déjà été testées positives au test de Mantoux. Le médecin traitant est le mieux placé pour évaluer la situation et orienter le patient vers le test le plus approprié, en tenant compte de la prise en charge par la Sécurité Sociale.
- **Test de Mantoux (IDR):** Coût faible (environ 7,50€ remboursés par la Sécurité Sociale), nécessite deux visites, risque de faux positifs (BCG), moins spécifique.
- **Tests IGRA:** Plus coûteux (entre 50 et 80€ remboursés par la Sécurité Sociale), une seule visite, moins de faux positifs (BCG), plus spécifique.
- **Facteurs à considérer :** Antécédents de vaccination BCG, état immunitaire, disponibilité des résultats.
Si une personne présente des symptômes suggestifs de tuberculose, tels qu'une toux persistante, une fièvre, une perte de poids inexpliquée ou des sueurs nocturnes, le médecin traitant peut prescrire un test tuberculinique pour confirmer ou infirmer le diagnostic. Si le test est positif, des examens complémentaires seront nécessaires pour déterminer si la personne est atteinte de tuberculose active ou d'une infection latente, et ces examens sont également pris en charge par la Sécurité Sociale.
Indications des tests tuberculiniques : qui est concerné ?
Les tests tuberculiniques ne sont pas systématiquement prescrits à l'ensemble de la population. Ils sont principalement recommandés pour les personnes présentant un risque accru d'infection tuberculeuse ou de progression vers la maladie active. L'identification des populations à risque est une étape clé de la stratégie de lutte contre la tuberculose en France, et la Sécurité Sociale joue un rôle dans l'accès au dépistage pour ces populations.
Dépistage systématique : populations à risque
Certaines populations sont considérées comme étant à risque accru de tuberculose et bénéficient d'un dépistage systématique. Il s'agit notamment des personnes ayant été en contact étroit avec une personne atteinte de tuberculose active. Ces contacts doivent être dépistés rapidement afin de détecter une éventuelle infection et de prévenir la propagation de la maladie. Le dépistage est également recommandé pour les personnes immunodéprimées, telles que les personnes vivant avec le VIH ou celles recevant un traitement immunosuppresseur. Leur système immunitaire affaibli les rend plus vulnérables à l'infection et à la progression vers la maladie active. En 2022, selon les données de l'Assurance Maladie, 12% des cas de tuberculose en France concernaient des personnes immunodéprimées.
Les migrants provenant de pays à forte incidence de tuberculose sont également considérés comme une population à risque et bénéficient d'un dépistage à leur arrivée en France. En effet, la tuberculose est beaucoup plus fréquente dans certains pays d'Afrique, d'Asie et d'Europe de l'Est. Parmi les pays d'origine les plus concernés, on retrouve la Roumanie, l'Ukraine et la Géorgie. De plus, les professionnels de santé, en particulier ceux travaillant dans des services à risque, tels que les services de pneumologie ou de maladies infectieuses, sont régulièrement dépistés dans le cadre de la médecine du travail. Ils peuvent être exposés à la bactérie de la tuberculose dans le cadre de leur activité professionnelle. Enfin, les enfants ayant séjourné dans des pays à forte incidence de tuberculose peuvent également être concernés par un dépistage, souvent réalisé lors de bilans de santé à l'école. La Sécurité Sociale facilite l'accès à ces dépistages pour les populations à risque.
- Contacts d'une personne atteinte de tuberculose active (dépistage prioritaire).
- Personnes immunodéprimées (VIH, traitement immunosuppresseur) - risque accru de réactivation.
- Migrants provenant de pays à forte incidence de tuberculose (dépistage à l'arrivée).
- Professionnels de santé travaillant dans des environnements à risque (dépistage régulier).
- Enfants ayant séjourné dans des pays à forte incidence (dépistage ciblé).
Dépistage préventif : avant un traitement immunosuppresseur
Avant d'initier un traitement immunosuppresseur, tel qu'une biothérapie (anti-TNF, etc.), il est impératif de réaliser un test tuberculinique. Ces traitements affaiblissent le système immunitaire et peuvent entraîner la réactivation d'une infection tuberculeuse latente, c'est-à-dire une infection dormante qui ne provoque pas de symptômes. La réactivation de la tuberculose peut avoir des conséquences graves, c'est pourquoi un dépistage préalable est essentiel, et la Sécurité Sociale prend en charge ce dépistage préventif.
Ce dépistage préventif est crucial car, souvent, ces personnes ne présentent aucun symptôme et ne savent pas qu'elles sont porteuses de la bactérie. Un traitement préventif peut alors être mis en place pour éviter le développement de la maladie active pendant la durée du traitement immunosuppresseur. Selon les estimations, environ 5 à 10% des patients démarrant une biothérapie ont une infection tuberculeuse latente non diagnostiquée, soulignant l'importance du dépistage. La Sécurité Sociale joue un rôle déterminant dans l'accès à ce dépistage et au traitement préventif.
Dépistage ciblé : suspicion de tuberculose
Toute personne présentant des symptômes suggestifs de tuberculose doit consulter un médecin et se faire dépister. Les symptômes les plus fréquents sont une toux persistante durant plus de trois semaines, de la fièvre, une perte de poids inexpliquée, des sueurs nocturnes et une fatigue intense. Dans certains cas, on peut observer des crachats sanglants. La Sécurité Sociale prend en charge les tests prescrits par le médecin dans ce cadre.
Il est important de noter que ces symptômes peuvent également être liés à d'autres affections, mais il est essentiel de consulter un médecin pour exclure la tuberculose, surtout si la personne présente des facteurs de risque. Le diagnostic précoce permet d'initier un traitement rapidement et d'éviter la propagation de la maladie. La Sécurité Sociale contribue à faciliter ce diagnostic en remboursant les examens nécessaires.
Cadre légal : obligations et recommandations
Le dépistage de la tuberculose est encadré par des textes de loi et des recommandations des autorités sanitaires, telles que la Haute Autorité de Santé (HAS) et le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP). Ces textes définissent les populations à risque, les modalités de dépistage et les mesures de prévention à mettre en œuvre. En France, le dépistage de la tuberculose est obligatoire pour certaines professions, telles que les professionnels de santé travaillant dans les services à risque. La Sécurité Sociale se base sur ces recommandations pour définir les modalités de prise en charge.
L'Assurance Maladie recommande également le dépistage de la tuberculose pour les personnes ayant été en contact étroit avec une personne atteinte de tuberculose active. Il est important de se renseigner auprès de son médecin traitant ou des autorités sanitaires locales pour connaître les obligations et les recommandations en vigueur. Le non-respect de ces obligations peut entraîner des sanctions. La Sécurité Sociale joue un rôle d'information et d'accompagnement pour les personnes concernées par le dépistage de la tuberculose.
Prise en charge par la sécurité sociale : les modalités de remboursement
La prise en charge des tests tuberculiniques par la Sécurité Sociale est un élément essentiel de la politique de lutte contre la tuberculose en France. L'accès au dépistage est facilité par le remboursement des tests, ce qui encourage les personnes à risque à se faire dépister. Comprendre les modalités de remboursement permet d'éviter les mauvaises surprises et de bénéficier d'une prise en charge optimale. La Sécurité Sociale vise à garantir un accès équitable au dépistage et au traitement de la tuberculose pour tous les assurés.
Conditions de remboursement : L'Assurance maladie à vos côtés
Les tests de Mantoux et les tests IGRA sont remboursés par l'Assurance Maladie, à condition d'être prescrits par un médecin. Les tarifs de remboursement varient en fonction du type de test et des honoraires du professionnel de santé. En général, le test de Mantoux est moins coûteux que les tests IGRA, et son remboursement est donc moins élevé. En 2024, le tarif de remboursement du test de Mantoux est d'environ 7,56 euros, tandis que celui des tests IGRA peut varier entre 50 et 80 euros. La base de remboursement de la Sécurité Sociale est disponible sur le site ameli.fr.
La prescription médicale est indispensable pour bénéficier du remboursement de la Sécurité Sociale. Sans ordonnance, les tests ne sont pas pris en charge par l'Assurance Maladie. Dans certains cas, la prise en charge peut être à 100%, notamment pour les personnes atteintes d'une affection de longue durée (ALD) liée à la tuberculose. Ces personnes bénéficient d'une exonération du ticket modérateur, c'est-à-dire qu'elles n'ont rien à payer pour les soins liés à leur ALD. Pour les autres, un ticket modérateur reste à la charge du patient, mais peut être pris en charge par leur complémentaire santé.
L'impact de la complémentaire santé (mutuelle) est également à prendre en compte. La plupart des mutuelles remboursent le ticket modérateur, ce qui permet de réduire considérablement les frais à la charge du patient. Il est donc conseillé de se renseigner auprès de sa mutuelle pour connaître les modalités de remboursement des tests tuberculiniques. Selon la DREES, environ 95% de la population française bénéficie d'une couverture complémentaire santé, facilitant l'accès aux soins et aux dépistages.
- Tarif de remboursement du test de Mantoux : environ 7,56 euros.
- Tarifs de remboursement des tests IGRA : entre 50 et 80 euros (varie selon le test).
- Prescription médicale obligatoire pour le remboursement par la Sécurité Sociale.
- Prise en charge à 100% pour les personnes atteintes d'ALD (tuberculose).
- Remboursement du ticket modérateur par la plupart des complémentaires santé.
- La Sécurité Sociale peut exiger une justification pour le choix du test IGRA plutôt que Mantoux dans certains cas.
Acteurs de la prise en charge : qui contacter ?
Plusieurs acteurs interviennent dans la prise en charge des tests tuberculiniques. Le médecin traitant joue un rôle central dans la prescription et le suivi du patient. C'est lui qui évalue le risque de tuberculose et décide de la nécessité de réaliser un test. Il interprète également les résultats et oriente le patient vers les soins appropriés. Il est l'interlocuteur privilégié pour toute question concernant le dépistage et la prise en charge de la tuberculose.
L'infirmier(e) est souvent en charge de la réalisation du test de Mantoux et du suivi du patient. Il/elle effectue l'injection de tuberculine et réalise la lecture de l'induration. Les laboratoires d'analyses médicales sont responsables de la réalisation des tests IGRA. Ils prélèvent l'échantillon de sang et analysent la réponse immunitaire du patient. Ces professionnels travaillent en étroite collaboration pour assurer un dépistage efficace.
Les Centres de lutte antituberculeuse (CLAT) jouent également un rôle important. Ils proposent un dépistage gratuit et une prise en charge des populations vulnérables, telles que les personnes sans domicile fixe, les migrants et les personnes en situation de précarité. Ils peuvent également assurer le suivi des patients atteints de tuberculose. Les CLAT sont des structures essentielles pour garantir l'accès aux soins pour les populations les plus exposées.
- Médecin traitant : Prescription du test, interprétation des résultats, orientation du patient.
- Infirmier(e) : Réalisation du test de Mantoux, lecture de l'induration.
- Laboratoires d'analyses médicales : Réalisation des tests IGRA.
- Centres de Lutte Antituberculeuse (CLAT) : Dépistage gratuit, prise en charge des populations vulnérables.
- La Sécurité Sociale et les Caisses Primaires d'Assurance Maladie (CPAM) : Information sur les droits et les modalités de remboursement.
Exceptions et particularités : comprendre les règles
Dans certains cas, les tests tuberculiniques peuvent être réalisés dans le cadre d'une assurance voyage ou d'un bilan de santé. La prise en charge de ces tests dépend des conditions générales de l'assurance ou du bilan de santé. Il est donc important de se renseigner auprès de l'organisme concerné. En général, ces assurances ne couvrent que les tests prescrits par un médecin.
Les tests réalisés à la demande de l'employeur, par exemple dans le cadre de la médecine du travail, sont généralement pris en charge par l'employeur. Cependant, il est important de vérifier les conditions de prise en charge auprès de son service de ressources humaines. La Sécurité Sociale n'intervient pas dans ce cas.
Cas pratiques et exemples : démystifier le processus
Prenons l'exemple d'un migrant arrivant en France. Après son arrivée, il est reçu par un médecin dans le cadre d'un bilan de santé. Le médecin, connaissant la prévalence de la tuberculose dans son pays d'origine, lui prescrit un test tuberculinique, généralement un test IGRA pour plus de fiabilité. Le test est remboursé par l'Assurance Maladie, et le migrant n'a qu'à payer le ticket modérateur, qui peut être remboursé par sa mutuelle s'il en possède une. Les démarches sont simplifiées pour faciliter l'accès au dépistage.
Autre exemple : un professionnel de santé travaillant dans un service de pneumologie. Dans le cadre de la médecine du travail, il est soumis à un dépistage régulier de la tuberculose. Les tests, qu'il s'agisse du test de Mantoux ou d'un test IGRA, sont pris en charge par son employeur et font partie des obligations en matière de prévention des risques professionnels. La Sécurité Sociale n'est pas directement impliquée dans ce cas.
Enfin, une personne devant débuter une biothérapie consulte son médecin traitant. Ce dernier lui prescrit un test tuberculinique, souvent un test IGRA, pour s'assurer qu'elle n'a pas d'infection latente. Le test est remboursé par l'Assurance Maladie, et, si le résultat est positif, un traitement préventif sera mis en place, également pris en charge par l'Assurance Maladie. Ce dépistage est essentiel pour éviter les complications liées à la biothérapie.
Au-delà du test : que faire en cas de résultat positif ?
Un résultat positif à un test tuberculinique ne signifie pas nécessairement que la personne est atteinte de tuberculose active. Cela signifie qu'elle a été infectée par la bactérie de la tuberculose, mais que son système immunitaire est capable de la contrôler. Cependant, il est important de réaliser des examens complémentaires pour confirmer le diagnostic et déterminer si un traitement est nécessaire. La Sécurité Sociale prend en charge ces examens complémentaires.
Diagnostic complémentaire : confirmation et suivi
En cas de test tuberculinique positif, le médecin prescrit généralement un bilan complémentaire, comprenant une radiographie pulmonaire et un examen cytobactériologique des crachats (ECBC). La radiographie pulmonaire permet de visualiser l'état des poumons et de rechercher des lésions suspectes. L'ECBC consiste à analyser les crachats pour rechercher la présence de la bactérie de la tuberculose. Ces examens sont essentiels pour confirmer ou infirmer le diagnostic de tuberculose active et sont remboursés par la Sécurité Sociale.
Ces examens permettent de distinguer entre une infection latente et une maladie active. Dans le cas d'une infection latente, la personne ne présente pas de symptômes et la radiographie pulmonaire est normale. Dans le cas d'une maladie active, la personne présente des symptômes et la radiographie pulmonaire peut révéler des lésions. L'ECBC permet de confirmer la présence de la bactérie dans les crachats. Le diagnostic précis est crucial pour adapter la prise en charge.
Traitement de l'infection latente : prévenir la maladie
Le traitement de l'infection latente est essentiel pour prévenir la progression vers la tuberculose active. Il consiste à administrer des médicaments antituberculeux pendant une période de plusieurs mois. Le médicament le plus couramment utilisé est l'isoniazide, qui est pris quotidiennement pendant 6 à 9 mois. Un autre schéma thérapeutique possible est la rifampicine, prise quotidiennement pendant 3 à 4 mois. La Sécurité Sociale prend en charge ces traitements préventifs.
Le traitement de l'infection latente est généralement bien toléré, mais il peut entraîner des effets secondaires, tels que des troubles digestifs ou une atteinte du foie. Un suivi médical régulier est donc nécessaire pendant toute la durée du traitement. Le taux de succès du traitement de l'infection latente est élevé, et il permet de réduire considérablement le risque de progression vers la tuberculose active. La Sécurité Sociale encourage ce traitement préventif pour limiter la propagation de la maladie.
Traitement de la tuberculose active : guérir et éviter la propagation
Le traitement de la tuberculose active est plus complexe et plus long que celui de l'infection latente. Il consiste à administrer une association de plusieurs antituberculeux pendant une période de 6 mois minimum. Les médicaments les plus couramment utilisés sont l'isoniazide, la rifampicine, le pyrazinamide et l'éthambutol. Le traitement est généralement divisé en deux phases : une phase intensive de deux mois, où les quatre médicaments sont administrés, et une phase de consolidation de quatre mois, où seuls l'isoniazide et la rifampicine sont administrés. La Sécurité Sociale prend en charge l'intégralité de ce traitement.
Le traitement de la tuberculose active peut entraîner des effets secondaires importants, tels que des troubles digestifs, une atteinte du foie, des troubles neurologiques ou des troubles visuels. Un suivi médical régulier est donc indispensable pendant toute la durée du traitement. L'observance thérapeutique, c'est-à-dire le respect scrupuleux des prescriptions médicales, est essentielle pour garantir le succès du traitement et éviter l'apparition de résistances aux médicaments. La Sécurité Sociale insiste sur l'importance de l'observance pour garantir la guérison et éviter les complications.
Rôle de l'entourage : information et dépistage
En cas de tuberculose active, il est crucial d'informer et de dépister les contacts de la personne atteinte. Ces contacts peuvent avoir été infectés par la bactérie de la tuberculose et doivent être dépistés rapidement afin de détecter une éventuelle infection et de prévenir la propagation de la maladie. Le dépistage des contacts consiste généralement à réaliser un test tuberculinique et une radiographie pulmonaire. Si l'un de ces examens est positif, un traitement préventif ou un traitement curatif sera mis en place. La Sécurité Sociale prend en charge le dépistage des contacts pour contrôler l'épidémie.
Il est important de souligner que la tuberculose est une maladie curable. Grâce aux traitements antituberculeux, la plupart des personnes atteintes de tuberculose active peuvent guérir complètement et reprendre une vie normale. La Sécurité Sociale s'engage à garantir l'accès à ces traitements pour tous les assurés.
Les tests tuberculiniques, qu'il s'agisse du test de Mantoux ou des tests IGRA, sont des outils précieux pour dépister l'infection tuberculeuse et prévenir la progression vers la maladie active. La prise en charge de ces tests par la Sécurité Sociale facilite l'accès au dépistage et contribue à la lutte contre la tuberculose en France. En cas de doute, n'hésitez pas à consulter votre médecin traitant pour en savoir plus et bénéficier d'un dépistage adapté à votre situation. La Sécurité Sociale est à vos côtés pour vous accompagner dans ce processus.